Vous trouverez évidemment cela vraiment bizarre, mais
vraiment bizarre que je sois comme ça, mais qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
Tout a commencé lors d'un cours de français pas plus ennyeux que les autres, mais pas plus distrayant... Pendant que mon voisin jouait à la DS avec quelques camarades de classe, je dessinais un héros de jeux vidéo (Luth, de FFTA2...) sur papier semi-canson pour un ami (trop généreux...), la prof discutait de la prochaine séance, celle qui allait débuter. Elle nous dit "poésie"... Aaaah... Ce que j'aime la poésie... Mais j'aime autant que le dessin ! Mais lorsqu'elle dit "expression écrite", j'abandonne quelques instants mon crayon. Elle nous dit, après nous avoit lu un texte (ridicule, je vous rassure...), que le sujet de la prochaine sera d'expliquer l'origine d'une expression(fausse origine, évidemment...). Moi, qui me joins au jeu, demande :
"Est-ce que cela peut-être vulgaire ?"...
Bon, ça a l'air idiot, mais bon...
"Tout dépend, comme quoi ?"
me réponds la prof.
"Avoir la gueule de bois."
Ma réponse, dite de manière indifférente. Et elle nous annonce, plus tard, que l'on peut le faire sur ordinateur.
Une fois le cour fini (et le dessin, au passage...), je me décide :
"Mon expression sera bien la gueule de bois."
Voilà, vous voyez d'où ça vient. Bon, et la rédac' ? Je vais vous la donner (en sachant que le cours était aujourd'hui...) :
La Gueule de Bois
Il fut un temps où Pinocchio s’ennuyait. Il s’ennuyait terriblement. Il s’ennuyait trop. Il ne trouvais aucune distraction : ni les rubicubes, ni les casses têtes chinois ne le distrayaient : il était trop bête pour ça. La solitude le rongeait, et tout ce qu’il était capable de faire, c’était des farces : « Enfin quelque chose à ma hauteur ! », pensait-il. Mais au fond de lui, cela le rendait totalement indifférent. Il voulait quelque chose plus que tout au monde : un petit frère.
Un jour, alors que Gepetto et Pinocchio mangeait tranquillement, un bûcheron, après le labeur, passa par là, et toqua à la porte. Gepetto prit sa serviette, s’essuya et alla ouvrir.
« Que fais-tu ici, Danas ? En cette saison, les bois ne sont guère résistants, et tu sais bien que je n’aime pas ça !
- Oh, oh, du calme ! Je ne suis pas là pour t’escroquer, mais pour te vendre un bois de qualité.
Gepetto se tut, intéressé, mais sceptique. Danas comprit qu’il pouvait continuer :
- J’ai trouvé ce bois, seul résistant d’une forêt morte. C’est le seul bois qui valait la peine d’être coupé. Regarde.
Sur ce, il ouvrit la porte, et prit un gros rondin de bois, grossièrement taillé, et pourtant très, très beau, ce qui était rare dans la saison :
- Je suis très impressionné, siffla Gepetto entre ses dents. Mais tu pourrais fermer la porte.
Pinocchio, qui avait suivi plus ou moins le discours, finit d’avaler son bout de viande et se retourna. Danas ferma la porte, et entra un peu plus dans la maison.
- Tu vois la qualité, touche par toi-même, et constate.
Effectivement, Gepetto toucha le bois et fut de nouveau impressionné :
- Combien ?
- Hummmm… Voilà le sujet le plus délicat… Voyons… Que dis-tu de 50 pièces d’argent. En comptant le déplacement, la saison et compagnie.
Gepetto accusa le coup, étonné qu’un bout de bois, si beau soit-il, puisse coûter aussi cher :
- J’en donne quinze. Vingt au mieux.
Le bûcheron ricana :
- Trente. Plus bas, c’est de la perte.
- Ne me dis pas de mensonges, Danas ! Vingt cinq, et je sus généreux !
A voir le visage de Gepetto, il ne pourrait pas gagner plus. L’invité se résigna, puis la transaction se fit.
- Je te donne dix pièces de bronze pour la gentillesse, et tu n’en auras pas plus !
- Ne t’inquiète pas, je suis près de mes sous, mais pas radin ! »
Gepetto fit une moue de désaccord, et rigola. Une fois parti, le bûcheron laissa derrière lui un homme hésitant :
« Qu’est-ce que je pourrais bien faire de ce bois… ? »
Le travail terminé, Gepetto se leva, tout rayonnant, et, satisfait de son travail, s’exclama :
« Et voilà le travail ! Un coup de bol que ce bûcheron sois là ! Je n’ai presque jamais eu d’aussi belle pièce ! A part, Pinocchio, dit-il à l’enfant en le voyant s’approcher.
- Ce sera mon petit frère ? questionna Pinocchio.
Gepetto rigola :
- Eh bien, vu sous cet aspect, ce sera ton petit, si tu veux ! railla-t-il. Tu veux lui donner son nom ?
Pinocchio n’hésita pas, et voyant son rêve se réaliser, annonça :
- J’ai trouvé ! Mon petit frère s’appellera… Pablo ! »
Au grand étonnement de Gepetto et au grand bonheur de Pinocchio, la fée transforma aussi Pablo en enfant. Mais cette fois-ci, étant plus vieille et moins puissante, elle avait moins de pouvoirs (hausse des prix, annonça-t-elle à Pablo), Pablo ressemblait à n’importe quel enfant, mais sa tête était restée de bois. Evidemment, son visage ressemblait à un visage, et il avait des cheveux, mais son problème, c’était que son crâne n’était pas recouvert de peau, mais de bois. Chagriné par cette évidence, Pablo, quelques années plus tard, parti voir des chirurgiens. Malheureusement, ceux-ci lui annoncèrent que ce cas était le premier, et que aucun remède n’avait été recensé. Déserté, cet enfant sombra dans une crise, et fit une dépression. Pinocchio était tout autant touché, car son frère ne voulait pas sortir jouer. Les seuls amis de Pablo étaient la solitude, l’Heineken, la marijuana et le Ricard. Au grand désespoir de son créateur, Pablo sombrait dans la crise et consommait trop d’alcool et de drogue. Un matin, après une cuite bien plus importante que les autres, il se fit à l’idée que la vie n’était pas pour lui. Il devint alors dépendant de l’alcool, il mourut à cause d’une ivresse aiguë*, après deux ans de coma. La fée se trouva étonnement coupable de ce décès, demanda aux archanges** de supprimer l’existence de Pablo. Mais dans les bars restait un vague souvenir de ce jeune alcoolique, qui malgré son âge, était le plus dépendant de ce bar. Il disait lorsqu’ils avaient trop bus qu’ils avaient la gueule de Pablo, les clients de ce bar. Mais après que la fée ait supprimé Pablo des esprits, ils ne se rappelaient que d’une personne avec une tête de bois qui était le moins sobre d’entre eux. L’expression demeura cependant, mais sous une forme quelque peu différente : ils parlaient d’une évidente gueule de bois, et l’expression devint de « Avoir la gueule de Pablo » à « Avoir la gueule de bois ». Maigre souvenir de cet enfant, dont l’exemple n’est pas à suivre : en regardant le monde sous un autre angle, on a de la chance d’être là…
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* Pour vous rassurer, Pablo, malgré sa terrible aventure est monté aux cieux, même si c’est sous une toute autre identité, il fut heureux, et personne ne se rappelle de son existence Terrienne, et bien heureusement pour lui…
** Et oui, apparemment, la fée travaillait pour les anges, qui eux aussi soufrent de la crise économique… Y’en a un qui a des dettes envers l’endroit le plus peuplé : les Enfers…
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Evidents remerciements à tous les écrivains des dérivés de Pinocchio, et l’auteur de l’originale…
Remerciements aux employés de Walt Disney, qui sans eux, cette histoire n’aurait pas eu lieu d’être…
Je pense que cette histoire est choquante pour une expression écrite de français de 5ème, mais en relisant ce passage, vous comprendrez peut-être mieux… « Maigre souvenir de cet enfant, dont l’exemple n’est pas à suivre : en regardant le monde sous un autre angle, on a de la chance d’être là… »
Naqqah
Voilà... Vous vous direz peut-être : "C'est fou comme les gamins sont... spices en ce moment..."...
Et moi je vous dirais : "Je ne suis pas un gamin, et il n'y a que moi dans ce cas..."...
Certains repèreront un minuscule clin d'oeil à ToS, dans la phrase : "J’ai trouvé ! Mon petit frère s’appellera… Pablo !"... Pâle copie de "J'ai trouvé. Cet arbre s'ppelle...", dernière phrase (inachevée... #___#) de ToS...