Delta Petit Maker Lv 4
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| Sujet: Chroniques de la guerre des Six: Galerie d'écriture Mer 23 Déc 2015, 20:04 | |
| Cette nouvelle se déroule dans l'univers de chroniques de la guerre des six dans une époque non traitée encore par les différents supports. Je vous en propose aujourd'hui les premières pages. Si celles ci trouvent leur lecteur. J'essayerai de fournir un rythme régulier d'au moins une page par semaine. Vous n'avez pas la totalité du premier chapitre mais en tout cas cela raconte une histoire qui se veut complète. J'attends vos éventuels commentaires histoire de voir si cela plait. Toute ressemblance avec l'oeuvre de Tolkien n'est pas fortuite. Vu que l'univers de Chroniques s'en inspire. - Spoiler:
Chapitre 1 : La Geste de Balthélemy, le maître de l’épée.
Gaïa le monde était vaste, mais depuis deux siècles peu de régions restaient inexplorées.
A l’ouest du continent de l’Est se dressait un vaste royaume composé de trois provinces, Myr, Vykan et le Capridorn. C’est dans la province du Capridorn que naquit Balthélemy Paradon quatrième enfant et troisième fils d’un meunier en l’an 1701 de l’âge des Hommes dans le petit village de Vardémis.
Balthélemy à sa naissance était tout menu et frêle et son père pensait qu’il ne passerait pas l’hiver. Il resta d’ailleurs souffreteux toute sa petite enfance jusqu’à un événement qui allait mettre en marche la réalisation d’une ancienne prophétie.
Alors que dès huit ans les garçons allaient aider aux champs à la récolte des blés, Balthélemy à onze ans avait été jugé par son père trop faible pour de quelconques travaux agricoles. Balthélemy était très petit pour son âge, il mesurait un mètre vingt cinq et ne pesait que vingt trois kilos. Il avait de grands yeux d’un bleu profond, des cheveux châtains et la peau extrêmement pâle alors que ses parents avaient la peau cuivrée par le soleil. Il ne s’éloignait d’ailleurs jamais de sa mère sauf pour aller à l’école du village présidée par un archiprêtre.
L’école de Vardémis était très simple, elle se tenait dans une ancienne grange attenante à la petite chapelle faite en bois et en torchis comme toutes les habitations. On y enseignait principalement le culte des divinités à reconnaître plantes et animaux et pour les plus âgés, pour les garçons élevage, semailles et moissons, pour les filles couture et cuisine.
Balthélemy lui avait de trois ans dépassé l’âge des plus vieux, il se tenait donc à l’écart du petit groupe. L’archiprêtre l’avait un jour trouvé à ouvrir un des gros livres entreposé dans sa bibliothèque. Il en fut étonné car malgré quelques leçons l’alphabet n’était pas vraiment maitrisé par la plupart des élèves. Il s’est dit qu’en temps que troisième fils de famille et de sa part sa faible constitution il pourrait en faire un érudit à sa charge. Il l’avait proposé au père de Balthélemy enchanté de faire quelque chose de ce fils si faiblard. Ainsi chaque jour Balthélemy lisait durant des heures, au début décryptait puis petit à petit maitrisa si parfaitement la lecture qu’il se mit à la copie.
Un jour sur la place du village se rassemblèrent les hommes. Balthélemy se rapprocha de l’attroupement et tellement il était petit, se faufila jusqu’au centre. Leur mine était grave. Au petit matin Mateos un berger avait trouvé une dizaine de ses chèvres éventrées et deux de ses poneys avaient disparu. Ils avaient émis l’hypothèse de loups de montagne remontés du sud ou bien d’une meute de chiens errants. Quoi qu’il en soit ils interdirent aux femmes et aux enfants de s’éloigner désormais du village non accompagnés et ce même pour aller aux champs. Ils prirent également la décision de rentrer les bêtes à l’étable la nuit et d’envoyer une missive à G’Daros pour que quelques soldats de la citadelle se déplacent. Deux semaines avaient passé, les attaques aussi. Les soldats avaient ratissé toute la forêt et n’avaient rien trouvé. Ils s’en étaient donc repartis.
Durant la nuit suivante vers le petit matin Balthélemy fut réveillé par du bruit venant de l’étable. Les animaux étaient affolés. Le père de Balthélemy et son frère ainé étaient partis au moulin à activer la meule à grains. Ce fut le benjamin âgé de quinze ans qui s’empara d’une fourche et qui alla voir ce qu’il se passait. Il alluma une torchée et traversa la cour, la nuit était sans lune. A peine avait il poussé la porte qu’avec sa torchée, il vit une gigantesque silhouette dans l’obscurité. La silhouette se révéla peu à peu. Une immense créature grisâtre, des jambes et des bras massifs, les bras plus longs que les jambes. Un corps massif légèrement vouté, un cou énorme presque de la largeur des épaules à sa base puis triangulaire avec une tête ronde marquée d’un triple menton, de toutes petites oreilles et de tout petits yeux sombres, renfrognés derrière de massives arcades sourcilières. Sem le frère de Balthélemy tomba à la renverse, du sang s’écoulait de l’immense bouche de la créature. Détournant le regard de celui de la créature Sem fia les pieds de cette dernière, ils avaient quatre gros orteils ou plutôt quatre espèces de sabots et de loin par l’espacement entre les pieds il vit la carcasse de deux de leurs chevaux horriblement éventrés. Il poussa un hurlement même si seuls les récits des adultes les décrivaient, il reconnut la créature : Un Troll, un troll des montagnes.
Dans la chaumière, de la mère de Balthélemy entendit le cri de son fils, elle ouvrit la porte et se précipita dehors. Les portes entrouvertes de l’étable explosèrent alors, de gros morceaux de planches projetées dans toutes les directions. Le Troll sortit en poussant un rugissement écrasant au passage dans un éclaboussement de sang le corps de Sem. Le cri du troll fut entendu à un kilomètre dans toutes les directions, réveillant tous les habitants de Vardémis.
Jon le père de Balthélemy et son ainé Mika sortirent du moulin. Plus rien, le silence puis en direction de leur chaumière ils virent un embrasement et une intense fumée noire s’en élever.
-Rose, les enfants s’écria t-il.
Avec rapidité ils montèrent sur leurs chevaux affolés. Celui de Mika le désarçonna et s’enfuit en direction opposée. Jon laissa donc son fils au moulin en lui ordonnant de ne pas bouger. Il reviendrait.
La torche de Sem avait embrasé la paille et avait mis le feu à l’étable. Les bêtes hurlaient rendant fou le troll. Il s’était saisi de Rose qu’il enserrait dans sa main gauche puissante. Meg la sœur de Balthélemy âgée de quatorze ans hurlait en appelant sa mère. Cette dernière ne pouvait plus prononcer un mot, le troll lui écrasant les côtes, des flots de sang noir jaillissaient de sa bouche. Le troll entendit le bruit de sabots venant de toutes les directions. Balthélemy bien que tremblant avait passé l’embrasure de la porte et regardait sanglotant la scène. Le troll fonça alors dans sa direction, soulevant un nuage de poussière et de braises. Meg eu juste le temps de pousser son petit frère sur le côté avant qu’il ne se saisisse d’elle de sa main droite libre. Et tout en ne ralentissant pas sa course pulvérisa la chaumière en fonça vers la forêt. Balthélemy la gorge nouée, tétanisé, ne bougeait plus.
Il vit les silhouettes des hommes s’affairaient, il entendit distinctement la voix de Marek le chasseur convenant devant les traces de pas qu’il s’agissait d’un troll plus lourd au départ qu’à l’arrivée et transportant deux poids de la masse d’un homme. Ce n’est que le lendemain après ce qui sembla une éternité que sous l’influence du mysthe, une poudre magique de l’archiprêtre Balthélemy émis un mot « maman » puis « Meg » et « Sem ». Son père le pressait de parler, l’archiprêtre lui demanda de sortir. Après quelques minutes Balthélemy scruta la pièce. Il était dans la chambre de l’Archiprêtre, il la reconnue à la bibliothèque. Cherchant ses mots il finit par expliquer ce qu’il avait vu et vécu. Plusieurs minutes après que l’Archiprêtre l’ai quitté le pensant endormi, il entendit la voix de son père qui se disputait. Tremblantes ses petites jambes le portèrent jusqu’à l’embrasure de la porte qu’il entrouvit. Il vit son père, son frère Mika, Marek le chasseur, des fermiers, l’Archiprêtre et le plénipotentiaire du village.
« -Elles sont peut être en vie. Marek tu peux le pister. Rassemblons les hommes tandis que d’autres attendrons les gardes de la citadelle de G’Daros pour les guider. -Je suis désolé Jon, elles sont mortes. Occupe toi donc t’enterrer ton fils Sem. -Un troll est capable d’éventrer un sanglier d’un coup. Nos chiens même s’ils le débusquaient ne pourraient rien. Nos armes sont en bronze seul l’acier bleu peut entailler leur cuir. -Je te promets, je le pisterai et avec la garde nous mettrons fin à ces jours mais Lone a raison nous ne ferions pis. -Marek que nous conseilles-tu ? -Rassemblons tout le monde au centre du village dans quatre ou cinq chaumières maximum. Les soldats de la citadelle ne seront là que demain. Nous rassemblerons les bêtes dans l’enclos aux bœufs. Nous allumerons des torches et nous nous armerons de javelots imprégnés de suc de champignons vénéneux. S’il revient cela devrait suffire à le mettre en fuite. -D’où peut venir cette bête ? Il n’a pas pu passer sous le grand mur ? -Je n’en sais rien. »
Balthélemy retourna s’emmitoufler sous les couvertures et pleura à chaudes larmes. Durant la nuit après que plusieurs femmes soient venus le veiller il se leva entendant du bruit à l’extérieur près de la fenêtre.
« -Père, tu es fou, c’est du suicide. Tu as entendu Marek ? -Fils c’est mon devoir de chef de famille, je t’aime. Veille sur ton petit frère. »
Jon enfourcha son cheval le plus docile et partit dans la nuit. Balthélemy vit son frère Mika rentrer dans l’auberge d’en face, éclairée. Il n’y avait plus personne dans la rue. Après une minute il enfourcha ses chausses, prit une gourde remplie d’eau, ouvrit la fenêtre de la chambre, l’enjamba grâce à un petit tabouret tant bien que mal et s’engagea dans la nuit dans la direction ou était parti son père.
Ce n’est qu’une heure plus tard que Mika rentrant dans la chambre s’aperçu qu’elle était vide. Son petit frère avait disparu.
Balthélemy suivit pendant quelques temps les traces laissées par le cheval de son père. Marek avait appris à tous les enfants du village à reconnaître et à suivre les traces laissés par les animaux. Cependant bien entendu c’était loin d’être sa matière de prédilection.
A l’orée de la forêt, Balthélemy recula d’un pas. Il n’était jamais allé aussi loin de toute sa vie du village. Il n’était jamais allé comme les autres enfants à la chasse dans la vieille forêt du sud. Puis il pensa à sa mère et à sa sœur. Son cœur se serra puis il avança et sa silhouette disparue dans le sous bois.
Balthélemy suivit le sentier de la forêt mais il avait perdu la trace de son père. Il arriva à une clairière où les bucherons s’affairaient la journée. Ils y avaient laissé du matériel. Balthélemy tenta de soulever une grosse hache planté dans un tronc d’arbre mais il n’y arriva pas. Il se saisi alors d’une simple branche et traversa la clairière en suivant le sud. La branche le rassurait un peu. Aucun bruit ne se faisait entendre dans la forêt, aucune chouette, aucun bruit de rongeur, rien. Le silence était pesant. Balthélemy s’affola, cru ressentir une présence derrière lui et se mit à courir à en perdre haleine. Il trébucha sur une grosse racine, se releva, le visage tuméfié et se remit à courir. Au bout de deux minutes, épuisé, il s’arrêta et haleta. Il était complètement perdu. Il recula s’adossant à un gros tronc de couleur sombre et poussa un cri quand surpris le sol se déroba sous ses pieds.
Il ouvrit les yeux, il n’y voyait rien. Ses yeux essayaient de s’habituer au noir mais rien à faire. Balthélemy sanglota. Il ne reverrait jamais sa famille. Il allait mourir ici dans un trou de lapin et on retrouverait un petit squelette blanchit dans quelques années. Une heure passa puis Balthélemy décida de bouger, péniblement en tâtonnant il rampa dans le noir. Jusqu’à ce qu’il vit une lumière, il s’y dirigea. Il aperçu la source de lumière, une lueur bleuté sur les parois du trou de lapin. C’était comme du cristal. De la magilite s’exclama t_il. Reprenant courage il continua de ramper jusqu’à ce que les parois s’élargissent assez pour qu’il se mette debout. Il était dans une caverne bien plus grande qu’un trou de lapin.
Un faible rayon de lune frappait le centre de la caverne. Il leva les yeux et vit une crevasse par où pénétrait la lumière. Tout en avançant il sentit quelque chose craquer sous ses pieds, une branche pensa t_il. Il regarda ses pieds quand horrifié il vit que le sol entier de la vaste salle était recouvert d’ossements. Il entendit soudain un cri humain provenant d’un couloir où continuait la caverne. Mère, Meg pensa t_il. Ne réfléchissant pas il avança.
Plus il s’avançait dans le corridor sombre, plus la puanteur se faisait ressentir. A la sortie du corridor débouchant dans une autre salle il se figea derrière un gros caillou. « Il y a quelque chose » murmura t_il.
Il passa lentement la tête par-dessus la grosse pierre il distingua plusieurs silhouettes au ras du sol. Des animaux, des moutons ou des chèvres, des carcasses plutôt baignant dans un sang noirci coagulé et dans des entrailles pourrissantes. C’était affreux, il fut pris d’un haut le cœur et se mit à vomir. Il entendit pleurer au loin. Il se décida à avancer évitant les carcasses, quand soudain derrière une carcasse de cheval il vit un pied humain dépasser. Il cria contourna la carcasse. Le corps était horriblement mutilé. Il reconnut les longs cheveux noirs de sa mère collés par le sang sur son visage déformé, meurtri.
« Mama…. »
Elle n’avait plus de souffle.
« -Thémy, thémy c’est toi….. »
C’était la voix de sa sœur. Il suivit la voix, quelques mètres plus loin, il vit une fissure.
« -Meg, tu es tombé dans le trou. -Thémy c’est bien toi. Où est papa ? Où sont les adultes ? Les soldats ont tué le monstre ? -Meg tu vas bien ? -Thémy va chercher de l’aide, va chercher papa. -Papa n’est pas là Meg. Y a que moi. -Que toi ? Mais alors le monstre est encore dans le coin. Il est parti tout à l’heure après avoir essayé de m’attraper et de m’extirper de là. -Attends je vais t’aider, j’ai vu des branchages. Je vais te tirer de là. »
Soudain un rugissement ce fit ressentir, le sol trembla, des pas et ils se rapprochaient. Le monstre il revenait. Balthélemy alla se cacher derrière la grosse pierre à l’entrée de la salle. Il vit la gigantesque silhouette pénétrer dans la salle. Il y avait vraisemblablement, un autre couloir. Le troll huma l’air de ses grosses narines. Puis baissa la tête. Il se saisi d’une grosse branche au sol puis se rapprocha de la fissure dans laquelle était coincé Meg. Et avec le bâton tenta de l’attraper. Meg hurlait. En essayant de se réfugier au fond de la fissure. Balthélemy voyait cette scène et réfléchissais. Les trolls étaient lents, pas très malins du moins c’est ce qu’ils disaient dans les livres mais surtout s’ils étaient exposés à la lumière du jour ils se transformaient en pierre. La lumière pénétrant dans la caverne était faible mais ce n’était pas une lueur lunaire, c’était un rayon solaire. L’aube venait de se lever. Comment grimper en haut de la caverne. Il regarda le mur à sa gauche, la paroi était humide, suintante, et il y avait du lierre qui grimpait le long de la paroi pas très loin de là d’où venait la lueur. S’il pouvait faire tomber une ou deux pierres. Peut être. Le troll était occupé à tenter de sortir Meg de sa crevasse. Il ne mange que de la viande chaude et fraiche pensa Balthélemy.
La peur aurait du le paralyser, elle aurait du, mais à l’idée de ce que le monstre lui réservait s’il s’apercevait de sa présence, il sentit une grande énergie monter en lui. Tout autre enfant n’aurait pas pu monter au lierre à cause de leur poids mais Balthélemy était tellement léger, il y parvint. Sa sœur hurlait de plus belle mais le troll n’avait toujours pas pu la saisir. Balthélemy était presque arrivé en haut de la paroi. Il lâcha le lierre de la main gauche et agrippa une pierre qui roula agrandissant la fissure. Le bruit de la pierre qui chuta au sol, attira l’attention du troll. Il cessa de résoudre le problème de comment s’emparer de sa proie. Se retourna et se dirigea vers le mur d’où la pierre avait dévalé. Il souleva sa tête massive, plissa les paupières et aperçu Balthélemy en haut du lierre. Il tenta de l’attraper mais celui-ci était trop haut. Balthélemy avait rattrapé le lierre avec sa main gauche et l’enserrait maintenant à bout de bras. Il ne tiendrait pas longtemps. Le troll abattit alors son poing imense contre la paroi. Celle-ci trembla et Balthélemy lâcha prise et tomba de quatre mètres de haut. Cependant le choc fit se détacher plusieurs autres pierres autour de la fissure qui tombèrent sur le corps du troll et soudain un rayon de lumière le frappa au visage. Celui-ci hurla de douleur.
Ca y est pensa Balthélemy, il va se changer en pierre. Oubliant la douleur fulgurante qu’il ressentait à la jambe gauche. Mais rien ne se passait. Le troll hurlait, se cachait les yeux avec la main droite et bougeait le bras gauche dans tout les sens. Il était aveugle. Le troll ouvrit alors sa gueule béante et des sons s’en échappèrent. « Petit être faire mal, petit être écraser »
Nulle mention sur le fait que les trolls des montagnes savaient parler n’était mentionnée dans aucun des livres qu’avait lu Balthélemy et la légende sur le fait qu’il redevenait pierre à la lueur du jour était pure fable.
Balthélemy ne pouvait plus penser, la douleur à sa jambe gauche était tellement intense qu’il pouvait s’évanouir à tout instant. Il vit ensuite le troll retirer sa main droite de son visage. Ce dernier l’observait. Balthélemy tremblait de peur et ne s’aperçu même pas qu’il s’était fait dessus. L’énorme corps du troll s’abaissa, il se mit sur un genou et sa grosse tête fixa le corps de Balthélemy, il tendit son immense bras prêt à le saisir avec sa main droite. La main de Balthélemy situé en arrière de son corps se crispa ce dernier s’enfonçant dans la terre. Il sentit un objet métallique sur lequel il se coupa. Il s’en saisi. Il s’agissait d’une dague toute rouillée, il l’a rabattit rapidement devant lui et entailla le doigt du troll. Ce dernier grogna et allait se saisir de Balthélemy, c’en était fini. Ce dernier ferma les yeux. Il entendit le hurlement du troll. Puis le silence. Il ouvrit les yeux. Il vit le dos du troll celui-ci présentait une profonde entaille. Et devant ce dernier une silhouette qui brillait de mille feux malgré le faible éclat solaire. Le troll se tenait le ventre, ses viscères étaient à nu. Et un flot de sang noir s’en échappait. Son énorme masse s’effondra alors dans un fracas. Balthélemy pu enfin voir cette silhouette en détail. C’était un homme de grande taille qui portait une cuirasse argentée. C’était un chevalier du royaume. Un paladin….. Il tenait une grande épée ensanglantée à l’extrémité de son bras droit.
Suite - Spoiler:
« -Tu vas bien petit ? Donne moi une minute, je m’assures que cette sale bête soit bel et bien passée à trépas »
Le chevalier s’avança vers la tête du troll et enfonça sa lame dans son crâne. Du sang noir gicla. La créature émit un dernier râle puis plus rien. Le chevalier s’avança alors vers Balthélemy, celui-ci le dévisagea. Ce dernier avait l’air d’avoir la trentaine, brun, les cheveux bouclés, mi longs, le tain clair, les yeux bruns. Il mesurait à peu près 1m80, était de belle stature. Il portait une tunique claire au dessus de laquelle était cintrée une cuirasse d’un blanc mat extrêmement brillant pour la faible teneur du jour qui désormais rentrait dans la caverne. Balthélemy n’avait jamais vu un métal semblable. Il ne portait pas de heaume. Sous sa tunique il portait une côte de maille tressée en acier sombre. Il portait également des bas de chausses de la même matière et des bottes en cuir clouté. A sa main droite, il tenait toujours sa grande épée dont le manche flamboyait, certainement de l’or se dit Balthélemy. La lame semblait en acier mais aux endroits non rougis par le sang du troll brillait d’un éclat bleuté. De l’acier bleu se dit Balthélemy, du duracier venant des lointaines contrées des maîtres forgerons Nains.
« -Petit laisse moi t’examiner. »
Avec délicatesse, il palpa la jambe gauche de Balthélemy qui émit un petit cri.
« -Tu as la jambe fracturée, ne t’inquiètes pas, je vais bien m’occuper de toi. Beor, Lance par ici, j’avais raison, il s’agissait bien d’un troll. Il y a deux survivants ici, deux enfants. Venez. Reste ici je m’occupe de la fille »
Meg pleurait lorsque le chevalier l’extirpa de la crevasse. Balthélemy péniblement rampa jusqu’au corps de sa mère, rejoint par Meg et pleurèrent.
« -Mama……… »
Balthélemy ne vit que plus tard les deux autres hommes pénétrant dans la caverne. Le chevalier ayant posé son épée le souleva du sol en tenant son visage vers lui, attira Meg vers lui et lui couvrit le visage.
« -Chut les enfants, vous n’avez pas besoin de voir ça. Rappelez-vous de votre mère telle qu’elle a toujours été. Pleurez, cela fait du bien de pleurer »
L’un des deux hommes, un grand gaillard à la peau sombre portant une simple plaque de fer noir prit la parole.
« -Beor va prévenir les hommes, je reste ici. Je vais incendier le corps du troll et les carcasses avec ma pierre à silex. Capitaine évacuez les enfants qu’ils ne restent plus longtemps dans cet enfer, je m’occupe du corps de leur mère »
Le grand guerrier qui portait une cape de cuir en enleva les attaches et recouvrit le corps sans vie de Rose.
Le chemin de sortie de la caverne fut long. Balthélemy porté par le chevalier vit par-dessus son épaule la salle ou reposait sa mère disparaitre au détour d’un recoin. Ils croisèrent une dizaine de soldats au pas pressé qui saluèrent poliment le chevalier. Ils portaient un blason, une tête de cheval. Balthélemy connaissait cet emblème. C’était des soldats du grand mur au sud de la vieille forêt. Soudain une intense raie de soleil l’aveugla temporairement. Il cligna des paupières puis vit des silhouettes clairement, il y avait une trentaine d’hommes en armes qui s’affairaient. Il tourna la tête, l’endroit était entouré d’arbres séculaires. Ils étaient toujours dans la vieille forêt. Soudain un homme bouscula les soldats, se précipitant vers eux. Son père, Jon.
Suite - Spoiler:
« -Thémy, Meg vous êtes en vie. Merci, oh merci. Et Rose, et mon épouse vous l’avez trouvé chevalier ? -Je suis désolé. Nous sommes arrivés trop tard. »
Jon enserra longuement ces enfants. Il ne voulait plus les lâcher. Il demanda aux soldats comment ils avaient pu être prévenus si vite.
Ils leur expliquèrent que suite au dernier orage, ils découvrirent une crevasse dans le grand mur. Si cette dernière avait bien été agrandie par le ruissellement de l’orage, cette crevasse semblait exister depuis quelques temps. La dernière inspection du mur datant de plusieurs mois. A proximité de cette crevasse ils découvrirent de vieilles traces d’empreintes de pas. Il fallait que l’animal soit très lourd pour avoir laissé de telles empreintes qui ne s’étaient pas effacés depuis tout ce temps. Ils eurent la conviction qu’il s’agissait d’un troll. Pendant que des maçons comblaient la brèche ils se mirent à organiser plusieurs groupes de recherche dans la vieille forêt toute proche du mur. Lorsqu’ils reçurent il y a plusieurs jours un rapport de la garde de G’Daros leur ayant signalé qu’un prédateur avait attaqué des bêtes à Vardémis et qu’ils n’en avaient trouvé aucune trace, ils eurent la conviction qu’il s’agissait d’une créature intelligente. Les trolls étant pratiquement aveugles, ils craignaient la lumière du jour et se trouvait des caches sombres durant la journée. De cette particularité était née la légende qu’ils se changeaient en pierre à la lumière du jour. Ce qui était naturellement faux.
Le Capitaine qui avait sauvé Balthélemy et sa petite sœur Meg se nommait Arn Guerid; c’était un grand guerrier du Royaume qui avait été envoyé en inspection au mur. Il s’était déjà aventuré en territoire troll de l’autre côté du mur dans le désert des terres interdites et avait déjà affronté ces redoutables créatures. Il appartenait à la deuxième armée Royale la seule utilisé dans les conflits en territoire étranger. Il était tellement charismatique. C’est à ce moment précis que Balthélémy décida de devenir plus fort afin que des drames comme celui qu’il avait vécu ne se reproduisent jamais.
Les jours suivants le retour au village furent très sombres, le village était endeuillé. Rose était aimée de tous. Tous les villageois vinrent à tour de rôle porter repas et s’enquérir du bien être des enfants et de Jon. Jon gardait une grande rancune envers Lone le plénipotentiaire du village qui avait refusé de l’aider à retrouver son épouse et sa fille. Il avait perdu une femme et un fils mais se devait de continuer pour ses trois enfants restants.
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