Le végétarisme: quelles raisons au végétarisme et quels contre-arguments aux anti-végétariens ?
Cet article est un appel lancé aux non-végétariens. Si vous commencez à le lire, c'est que forcément, quelque chose dans ce sujet vous a attiré. Peut-être une simple curiosité, une simple volonté de connaître les raisons qui pousse à une telle décision (en cela, je peux donc déjà vous remercier d'être curieux ^^), ou à l'inverse, les contre-arguments correspondant aux arguments contre un tel régime alimentaire ? Vous vous doutez donc que cet article sera donc divisé en deux ^^".
Mais avant, quelques explications histoire de remettre les pendules à l'heure :p.
Le végétarisme, c'est le fait de ne pas manger de chair animale, c'est à dire pas de viande rouge, pas de viande blanche, et évidemment pas de poisson. Les personnes mangeant encore du poisson ne sont, par conséquent, pas végétariennes (seulement pesco végétariennes), même si c'est déjà un pas vers ce régime alimentaire que de ne manger que du poisson.
Mais le végétarisme peut être divisé en plusieurs catégories, c'est pourquoi il y a:
L'ovo-lacto-végétarisme: végétarisme qui consiste encore à consommer des ressources issues de l'exploitation animale (autrement dit oeuf, lait, fromage et miel).
Le végétalisme: végétarisme qui consiste à ne plus consommer de ressources issues de l'exploitation animale (autrement dit oeuf, lait et miel).
Le veganisme: végétalisme auquel est ajouté une dimension sociale vis à vis de l'animal. Autrement dit, le vegan ne va pas voir de spectacles où est exploité l'animal (certains cirques et toute corrida), n'achète pas de produits fabriqués à partir de l'exploitation animale (cuir, laine, fourrure et soie par exemple) et n'utilise pas de produits qui ont été testé sur des animaux.
I) Les raisons au végétarisme.1) L'éthique.Evidemment, l'argument éthique est la raison majeure d'un régime alimentaire végétarien, c'est d'ailleurs la principale raison pour laquelle de nombreux grands scientifiques, écrivains, philosophes et artistes se sont joints à cette cause.
Déjà, nous sommes les seuls êtres à manger de la viande dans le seul but de plaisir (on peut y joindre aussi la contrainte de la tradition, on ne mange de la viande que parce que nos ancêtres mangeaient de la viande). En effet, les animaux carnivores n'en mangent que parce que leur physiologie les obligent à en manger, ils ne pourraient pas vivre sans viande ; tandis la grande majorité des animaux omnivores sont surtout végétariens.
Ensuite, regardez l'horreur des élevages intensifs et des abattoirs. Imaginez-vous à leurs places. Ou même, imaginez-vous en train de tuer votre animal de compagnie (si vous en avez un), et de vous voir le manger: vous ne ressentiriez rien ? A ce sujet, Jeremy Bentham s'était interrogé sur ce qui pouvait donner à un être vivant le droit à une considération morale: "Est-ce la faculté de raisonner ou celle de discourir ? Non, de toute évidence, puisqu’un cheval ou un chien adulte sont plus rationnels et communicatifs qu’un nouveau-né." et en en concluant "La question n’est donc pas peut-il raisonner ou peut-il parler mais peut-il souffrir ?". Cette dernière question est essentiel, puisque si les animaux sont des êtres vivants, dotés des mêmes sensations que vous et moi, et ressentant, par conséquence, la douleur, au même titre que vous et moi, ce qui semble être le cas, alors il faut se rendre compte que chaque année, nous tuons 55 milliards de vies souffrants pour notre plaisir et notre tradition. Autrement dit, environ 850 fois le bilan humain de la Seconde Guerre Mondiale (en terme de morts), c'est à dire 8500 fois en dix ans ! C'est juste affolant et gigantesque.
Aussi, l'alimentation carnée est déjà une sorte de banalisation de la violence, comme l'est l'autorisation totalement libre au port d'armes en Amérique, la peine de mort et la guerre. Cette même viande que l'on trouve dans nos assiettes, et qui un mois auparavant, gambadait tranquilou dans les champs (ah, non, j'oubliais, cela ne concerne que les bêtes qui ont eu la "chance" d'être élevées en plein air, ce qui ne changent rien de leur fin: l'abattoir). Autrement dit, on "édulcolore" la violence, on montre un jambon bien rose pleins de colorants divers, alors que sans, ç'aurait été un truc que tout humain un minimum raisonnable n'aurait pu manger, un truc infâme qui nous ferait plus penser à un cadavre qu'à d'la bouffe.
Enfin, "Se nourrir des animaux n'est pas loin de l'anthropophagie et du cannibalisme." disait le grand naturaliste allemand Alexander von Humboldt. Car finalement, d'où vient la viande ? D'un animal. Et que sommes-nous ? Des animaux, selon le plus célèbre des naturalistes, j'ai nommé, Darwin (que sa thèse de l'évolution ne fait que confirmer). En mangeant de la chair animale, nous ne faisons que manger des "voisins" de chair, particulièrement quand il s'agit du singe et du porc (la chair de ce dernier serait tout particulièrement proche de la chair humaine). Avons-nous vraiment à argumenter contre un interdit aussi majeur que l'anthropophagisme ?
2) L'environnement.Deuxième préoccupation majeure faisant parti de l'argumentation pro-végétarienne, l'environnement ne pourrait que mieux s'en porter, et ce, sur au moins cinq points (pollution, eau, déforestation, place et extinction d'expèces), si tous les humains devenaient végétariens.
Déjà, il est assez clair que les élevages intensifs et les abattoirs polluent en masse, à tel point que même les moyens de transport, pourtant cause majeure de la pollution, polluent moins que les élevages intensifs et les abattoirs ! C'est ainsi que, dans un premier temps, nous utilisons 8 fois plus d'énergie et de ressources pour la production de protéines animales que l'équivalent en protéines végétales (autrement dit, le premier problème est la dépense énergétique), et dans un deuxième temps, nous rejettons une quantité 100 fois plus importante de gaz à effet de serre avec la production d'un kilogramme de viande que pour la même quantité en céréales à cause du méthane (26 fois plus nocif que le CO2) que produisent les vaches en pétant (sisi, c'est sérieux...), vaches qui n'auraient rien rejeté si les agriculteurs les avaient mieux nourris, puisqu'elles ne rejettent du méthane qu'à cause du fait qu'on les nourrit quasiment uniquement avec des protéagineux, le soja en tête (autrement dit, le second problème est le rejet de gaz à effet de serre).
Ensuite, il est très impressionnant de savoir que 50% de l'eau potable est utilisé aux Etats-Unis pour... Ba comment qu'tu crois qu'elles vivent, ces pov' vaches ? Mais j'y reviendrais un peu plus tard, sur ce dernier point, dans la partie "contre-arguments" (voir II.2)...
De plus, saviez-vous qu'une grande partie de la forêt Amazonienne a été déforesté pour... Evidemment, le papier, mais aussi, pour placer des élevages intensifs et planter du soja qui servira à nourrir l'animal. Et oui, on revient encore à cette question de la nourriture utilisée pour nourrir l'animal. Là-aussi, j'y reviendrai plus tard (voir II.2). De plus, la déforestation mène forcément plus ou moins à un dérèglement de la biodiversité.
Mais encore, la question de la place aussi est loin d'être mineure. En effet, un hectare de terre peut seulement nourrir une tête de bétail, contre une possible production de 22 000 kilos de pommes de terre. Une fois de plus, c'est à lier avec la question de la nourriture (voir II.2).
Enfin, l'extinction d'espèces est évidente. En exploitant l'animal comme on le fait, on crée de nouvelles espèces qui n'auraient jamais dû voir le jour, et l'on tue des espèces qui sont essentielles, indispensables à l'environnement. Ainsi, la pêche industrielle pour les poissons ou même la chasse pour une grande partie d'animaux aboutissent au dérèglement de la biodiversité (ainsi que la déforestation, comme je l'ai déjà dis plus tôt). La biodiversité est un tout: l'abeille, par exemple, est indispensable à la survie de l'homme, grâce à sa pollinisation (qui permet la reproduction de 80% des espèces végétales).
3) La santé.Point essentiel, et sûrement surprenant pour certains, le végétarisme est un pas vers une meilleure santé.
Déjà, le végétarisme permet la réduction de risques d'obtenir des maladies cardio-vasculaires, certains cancers, l'ostéoporose et l'arthrite, selon de nombreux médecins et organismes différents. Ainsi, le végétarisme ne mène pas vers une mauvaise santé, contrairement aux croyances reçues (voir II.11), mais aiderait au contraire à un régime alimentaire équilibré. En revanche, peut-on souligner aussi le fait que cela peut aussi bien venir d'une alimentation constituée principalement de légumes (comme les fruits, les féculents (céréales et légumineuses) et les protéagineux), duquel cas l'alimentation principalement en légumes avec exclusion de la viande est un réel apport ; que du fait que les végétariens sont souvent bien mieux informés que le reste de la population sur l'alimentation, principalement à cause du questionnement entre éthique et santé, pour qui veut adopter ce régime et ne connaissant que les croyances reçues sur la santé, mais pas la vérité (en gros, ce qui est certain, c'est à dire qu'un régime sans viande n'est pas un danger), duquel cas l'alimentation principalement en légumes avec exclusion de la viande ne serait pas un apport, ni un danger, juste un régime alimentaire équilibré comme un autre.
Ensuite, le végétarisme a été adopté par de grands sportifs (le plus connu d'entre eux étant Carl Lewis, végétalien ayant remporté 9 médailles d'or aux JO et une d'argent, sur 16 possibilités d'avoir une médaille), ce qui prouve que le végétarisme peut très bien rimer avec bonne santé.
Enfin, on donnerait à peu près 30% des centenaires comme étant végétariens contre 3% de végétariens dans la population générale, ce qui assez représentatif (par exemple, Du Pinhua, morte à l'âge de 120 ans, était végétarienne), et bien schématisé par l'exemple des centenaires d'Okinawa, mangeant en grande quantité des légumes (et par conséquent des fruits, qui, pour ceux qui ne le savent pas, sont des légumes), bien qu'avec un peu de poisson (voir ici, lien très intéressant à ce sujet avec une citation qui attire l'attention et qui veut tout dire: "A Okinawa, on mange environ 18 fois moins de viande et 3 fois moins de lait que dans les pays occidentaux."). De plus, ce dernier critère semble faire pencher le premier des arguments du domaine de la santé vers le fait que le régime alimentaire constitué principalement en légumes avec exclusion de la viande est un réel apport.
4) La physiologie.Bien que ce soit plutôt un contre-argument qu'un argument (ou alors un argument dans le partie I.3), je le mets ici. A tous ceux qui pensent que l'homme est omnivore, cette partie est tout particulièrement pour vous.
Darwin, ainsi que la grande majorité des naturalistes célèbres, ont toujours proclamé que l'homme n'était pas omnivore par nature, mais plutôt frugivore, et que par conséquent, son régime alimentaire le mieux adapté est le frugivorisme et non l'omnivorisme
(d'après ce lien, et pleins d'autres trouvables sur Internet). Ainsi argumentèrent-ils en montrant que la dentition de l'homme (pas de crocs), ses ongles (pas de griffes) et son tube digestif assez long (pas court) correspondent bien plus à la physiologie d'un herbivore ou d'un frugivore, qu'à la physiologie d'un carnivore (des prédateurs comme les félins) ou d'un omnivore (dont la plupart se nourrissent essentiellement de végétaux). Il semble alors évident que manger de la viande alors que l'on n'est pas fait pour risque plus de nous nuire qu'autre chose (comme pour le lait, pour lequel je vous renvoie au lieu sur les centenaires d'Okinawa, et qui loin d'être indispensable, est assez néfaste à l'organisme humain. En effet, pourquoi aurait-on besoin de lait, nous, humains, alors que tous les autres mammifères se débrouillent très bien avec uniquement celui de leur mère ? Le lait maternel est important pour tout mammifère, comme pour nous, mais le lait "emprunté" à d'autres espèces ne l'est que pour le petit de ces différentes espèces (petit qui évidemment, ne le recevra pas, faut bien de l'agneau et du veau dans les rayons du magasin, avec le lait, c'est jackpot combo collector). M'enfin la question du lait mène sur le débat du végétalisme. Contentons-nous du végétarisme pour l'instant, et revenons au sujet).
A voir, pour la question de la physiologie: ce lien.
5) La religion / la spiritualité (pour les "fausses" religions, qui n'en sont pas vraiment, comme le bouddhisme).Je crois que ce n'est un secret pour personne, mais la plupart des religions recommandent fortement le régime végétarien en tant que signe du respect de la vie d'êtres vivants. La plupart des religions indiennes, par exemple, recommandent le passage à un régime de type végétarien, comme l'hindouisme (évidemment) et le sikhisme. Petite explication: dans l'hindouisme, on considère que l'on peut être réincarné en n'importe quel être vivant, et qu'en cela, on ne doit pas manger de viande, et l'on doit essayer de manger des ressources de la vie végétale qui ne la tue pas, comme les fruits. Ainsi, 31% des indiens sont végétariens (avec la définition du végétarisme en Inde, qui est un lacto-végétarisme, donc là-bas, il faut ne pas non plus manger d'oeufs pour être végétarien), 9% sont "presque" végétariens (mais végétariens dans la définition occidentale) et 30% sont des consommateurs peu réguliers de viande. Il n'est alors absolument pas étonnant de savoir que le Mahatma Gandhi était végétarien et avait une tendance nette vers le végétalisme (mais il ne fut végétalien que temporairement).
Cet argument, évidemment, perd ou gagne de sa valeur selon la foi de chacun. Un athée matérialiste n'y verra clairement aucun intérêt, tandis qu'un fervent croyant risque d'y tenir plus compte.
6) Le comportement.Cet argument est évidemment à mettre avec un de ceux du domaine de l'éthique, et peut-être un peu avec celui de la religion aussi. En effet, si l'on ne banalise plus la violence, si l'on se rend compte de l'horreur qui se passe derrière, ne serait-on pas plus pacifique, plus doux, plus "gentil" ?... Ce n'est certes qu'une thèse formulée par Albert Einstein, mais il est toujours intéressant d'en prendre compte. Peut-être que le végétarisme pourrait nous mener vers un monde moins dangereux, vers un monde plus paisible, plus doux, plus accueillant. Et puis... C'est toujours beau de rêver.
7) L'économie.Argument évident pour qui va régulièrement en magasin. La viande est bien plus longue et difficile à produire que les légumes, puisqu'elle a justement besoin de ressources végétales pour être produite. Par conséquent, il est juste évident que le prix de la viande, en général, est plus haut que celui du légume.
II) Les contre-arguments aux anti-végétariens.1) "Et t'y as pensé au cri de la carotte ?"Oui. D'ailleurs, voilà ton point carotte (point carotte). Dois-je vraiment argumenter contre ça ?... C'est sûrement l'argument qui revient le plus souvent contre les végétariens, et aussi sûrement l'un des plus "à coté de la plaque"... Je pourrai détailler, et montrer que faut absolument pas avoir cherché loin pour dire ces mots, mais je me contenterai de plus simple et de plus court.
En bref, l'argument du cri de la carotte ne tient pas parce que les légumes n'ont pas de système nerveux, contrairement aux animaux, et ne peuvent par conséquent pas souffrir, mais seulement vivre et mourir. Certains (la plupart des végétariens) accepteront plus leur mort que d'autres (les hindouistes et les bouddhistes par exemple, qui cherche à obtenir ressource alimentaire sans tuer).
Dans la même optique, j'accepte le fait de tuer chaque seconde pleins de bactéries sous le simple toucher de mon clavier ou de mon dos, et le fait de tuer quelque virus qui met en danger, car pour le premier, je n'y peux strictement rien, et le second, car il met justement en danger ma vie (légitime défense).
2) a) "Tu penses plus aux animaux qu'aux humains."b) "Et à coté de ça, il y a un milliard d'humains qui crèvent la dalle."a°) Ce n'est pas parce que je défends les animaux que je ne pense pas aux humains, l'un n'est pas incompatible avec l'autre. Mais le problème pour les animaux, c'est un peu le problème exprimé dans cette citation de Gandhi: "Le meurtre d'une vache et le meurtre d'un homme sont les deux faces d'une même médaille. La vache est un poème de compassion. La protection de la vache signifie la protection de toutes les créatures muettes créées par Dieu. Les espèces inférieures nous adressent un appel d'autant plus puissant qu'il est muet." Autrement dit, ce mutisme n'amène qu'à une autre: il faut que des humains doués de parole plaident leur cause, sinon, personne ne le fera.
b°) De plus, la protection animale peut aussi aider à la protection de l'humain. Devenir végétarien est un pas vers l'anéantissement de la famine. Faisons un p'tit calcul: pour 500 grammes de boeuf, il faut 5 kilos de végétaux comestibles par l'homme comme des céréales, ou des tourteaux (tourteaux de soja par exemple...). Un boeuf, ça pèse combien ? On va arrondir assez grossièrement en disant 200 kilos, mais c'est clairement plus en tout cas. Ainsi, 400*5=2 tonnes de végétaux comestibles par boeuf. 2 tonnes qui pourraient aller dans l'assiette du millard d'humains qui n'ont pas assez de nourriture (les boeufs se nourrissant alors tout naturellement, c'est à dire "dans les prés", voire ne naissent même pas, comme la plupart sont "crées" de force pour l'élevage intensif et l'abattoir, en clair, pour le fric).
Au final, ces élevages intensifs nous bouffent de la nourriture, de l'eau potable, des forêts et de la place, qui pourraient être utilisés soit pour les populations en famine (nourriture et eau potable), soit être moins gâchés (eau de plus en plus pollué, et plus dur à rendre potable ; forêts dévastées inutilement), soit être utilisés pour faire pousser des légumes voire pour régler au moins partiellement le problème de surpopulation (place).
Ah, et pour finir avec ce long contre-argument, sachez qu'il doit bien avoir la moitié de ces 55 milliards de cadavres par an qui finissent à la poubelle. En effet, une pratique absolument ignoble des marchands consiste à... Renouveler le stock dès qu'on peut (pas trop souvent quand même) et à toujours laisser le rayon plein (donc plein de produits frais qui au bout d'assez peu de temps, partent à la poubelle car pas assez frais). Résultat, du gâchis en masse. Et plein de vies tuées pour finir dans la poubelle.
3) "Ba tiens, à force de défendre tes animaux, ils surpeuplent la Terre. Faut bien un peu faire revenir tout ça à un état stable, tu crois pas ?"En effet. C'est pourquoi faudrait que les éleveurs comprennent qu'à force de forcer la naissance, ça fait à la fois plus de population animale pas forcément prévue (dérèglement de la biodiversité), et aussi plus de souffrance et de meurtres (pas plus prévue que l'autre raison). A ce sujet, l'économiste Jeremy Rifkin dit bien "L'élite intellectuelle dans les pays développés trouve parfaitement normal de s'inquiéter de la surpopulation dans le monde, mais elle oublie toujours un fait. La vraie surpopulation, c'est celle du bétail."
4) "Mais t'as remarqué que là, t'es en train de te fermer à toute une partie des gastronomiques ?!"Certes. Mais la plupart des végétariens, en le devenant, s'informent tout particulièrement, comme je l'ai déjà dit auparavant. En s'informant, ils développent à la fois le sens de l'équilibre alimentaire, et découvrent de nombreux aliments dont ils n'auraient jamais soupçonné l'existence auparavant. Ainsi, connaissez-vous le boulghour, le quinoa, le tempeh, le seitan, le kaki, le sharon, la mangoustine, la spiruline, le millet, l'épeautre, le goji, la pomme de jacque, et encore bien d'autres ?...
De plus, il existe de nombreux éléments imitant le goût de la viande tout en n'en étant pas (saucisse végétale, pâté végétal, steak végétal, jambon végétal, etc...) qui peuvent aider des personnes aimant trop le goût de la viande à passer le pas.
Alors si l'argument gastronomique reste valable (et c'est, je crois, le seul), il ne l'est que partiellement.
5) "Moi, végétarien ? Ah non merci, j'ai pas envie de devenir un pacifiste extrémiste hippie !"Si vouloir respecter et protéger les animaux (sans forcément les aimer, mais au moins leur accorder le droit à la vie, pas le devoir de l'abattoir), ainsi que l'environnement et notre santé, c'est être extrémiste... Alors oui, on l'est. Finalement, c'est vrai que c'est tellement plus modéré de financer la mort de 55 milliards d'animaux par an à travers le monde...
6) "Stop la propagande végétarienne à deux sous !"La propagande publicitaire sur la viande est tellement plus légère que la propagande végétarienne... C'est vrai que je l'oubliais ça.
7) a) "Ceux qui vous soutiennent doivent vraiment être de gros abrutis ! Vous, j'en parle même pas..."b) "D'ailleurs, j'ai entendu dire que Hitler était végétarien..."b°) Déjà, ce n'est pas parce qu'Hitler était une abomination morale qu'il était con (mine de rien, il a réussi à baiser tout le monde et à déclencher une guerre mondiale, c'est pas rien toussa...). Ensuite, non, il n'était pas végétarien. Son plat favori, selon une certaine Dione Lucas qui aurait préparé beaucoup de plats à Hitler, était le pigeon rôti. De plus, la croyance est répandue surtout à cause de deux raisons: une prescription d'ordre médical (qu'il ne respectait pas très bien) et des fins de propagande nazie le faisant passer pour un "gentil".
a°) Ensuite, si ceux qui les soutiennent ou qui l'étaient, étaient de gros abrutis, alors merci pour Paul Mac Cartney, The Beatles, Clint Eastwood, Leonard Cohen, Coldplay, Moby, Jésus Christ, Bouddha, Gandhi, Mohamed Ali, Sénèque, Platon, Aristote, Schopenhauer, Confucius, Pythagore, Montaigne, Kafka, Voltaire, Zola, Hugo, George Bernard Shaw, Tolstoï, Darwin, Edison, Newton, Benjamin Franklin, Leonard de Vinci, Einstein ; ils sont tous ravis de l'apprendre (surtout Mohamed Ali).
8) "L'animal n'a pas de conscience. Il ne sait pas parler."Oui. Et quand bien même ce serait vrai pour la conscience (ce que la science tend à infirmer (voir là)), qu'est-ce qui nous donne le droit de les faire souffrir et de les tuer ? Cela renvoit directement à l'un de mes arguments du domaine éthique (un vulgaire copier/coller venant de mon I.1: à ce sujet, Jeremy Bentham s'était interrogé sur ce qui pouvait donner à un être vivant le droit à une considération morale: "Est-ce la faculté de raisonner ou celle de discourir ? Non, de toute évidence, puisqu’un cheval ou un chien adulte sont plus rationnels et communicatifs qu’un nouveau-né." et en en concluant "La question n’est donc pas peut-il raisonner ou peut-il parler mais peut-il souffrir ?".).
9) "Tolère ! J'ai le droit de bouffer de la viande si je veux !"C'est bien de tolérer... Mais pas quand ça mène au meurtre. On devrait tolérer le meurtre ? Et puis quoi encore... On parle de racisme pour les noirs, on parle de sexisme pour les femmes, et on commence tout juste à parler de spécisme pour les animaux. Autrement dit, on fait de la classification entre les différents animaux (entre humains et animaux, alors que les humains sont des animaux, pour les uns ; entre humains / animaux domestiques et animaux "industriels", ce qui est du domaine de l'anthropomorphisme et de l'incohérence (pourquoi manger du porc si l'on ne mange pas du chat et du chien ?), pour les autres). Certains se mettent à valoir plus que d'autres, on parle d'espèces supérieurs et d'espèces inférieurs, alors que sans les espèces dites "inférieures", les espèces supérieurs n'auraient même pas pu naître ! A cette situation pouvons-nous lier cette phrase, très juste: "Sous prétexte de tolérance, on tolère l'intolérable.".
Aussi, pouvons-nous émettre une comparaison entre les esclaves noirs (comme blancs d'ailleurs, qui ont aussi sacrément vécu, mais dont on n'entend que bien trop peu parler...) dont l'esclavage a finalement été aboli, et les animaux:
- Les animaux, comme les noirs, sont "marchandés". On les achète et on les revend, on fixe un prix sur une vie, car c'est une vie dite "inférieure" qui ne vaut que pour servir ses maîtres.
- Les animaux, comme les noirs, amènent à un questionnement dans l'opinion commune: "Ont-ils une âme ?" (voir la Controverse de Valladolid à ce sujet).
- Les animaux, comme les noirs, se voient utilisés à des fins toutes plus horribles les unes que les autres, comme l'esclavage sexuel pour les noirs (et encore, parfois, on osait pas, car c'était considéré "impur"), ou la vivisection/dissection pour les animaux (on fouille dans le corps, on fait nos p'tites affaires, on vide le tout, puis on fout à la poubelle: ça fonctionne EXACTEMENT comme un yaourt, autrement dit, c'est un objet de consommation, pas une vie).
Ce qui serait bien, c'est que ça finisse comme l'esclavage, c'est à dire au moins une putain de reconnaissance d'existence d'une âme, et enfin une abolition de la souffrance de bêtes qu'ont rien demandé (et qui ne peuvent rien dire, étant muets, contrairement aux noirs qui ont utilisé certaines figures pour y arriver, comme Martin Luther King).
10) "Mais c'est bon la viande !"Je pique honteusement les trois phrases à un site, mais pas grave, j'assume:
"C’est bien dommage que vous vous abaissiez au même argument que les fumeurs, alcooliques ou drogués !
Êtes-vous capable de voir l’animal autrement que comme de la nourriture ?
Comment le simple plaisir du goût de la chair peut-il justifier le meurtre d’un animal, souvent maltraité, ne demandant qu’à vivre en paix ?"
11) a) "Les végétariens ont des carences en protéines !"b) " Les végétariens ont des carences en vitamine B12 !"a°) Je repique à ce site (décidément...):
"Des études menées par les associations diététiques du Canada et des États-Unis ont montré que le régime nord-américain typique contient 3 à 4 fois plus de protéines que l'apport recommandé. La consommation protéinique des végétariens et des végétaliens satisfait et même dépasse l'apport recommandé !
Ceci a aussi été constaté en France : les végétariens ont suffisamment de protéines, puisqu’ils dépassent l’apport journalier conseillé !"
b°) Déjà, seuls les végétaliens peuvent développer une carence en vitamine B12. Ensuite, il y a plusieurs moyens d'y remédier:
- Prendre une supplémentation classique (et évidemment, non produite à partir de déchets d'abattoir, comme une bonne majorité de ces supplémentations).
- Faire partie de ceux qui ne développent pas de carences en B12 pour des raisons inconnues (mais on pense que ce serait parce que le corps la fabrique naturellement pour une grande partie de la population).
- Habiter dans une région du monde où la nourriture n'est aseptisée au point de faire disparaitre la B12 dans les végétaux (voir les études sur le groupe de végétariens irakiens).
- Humour d'un excellent (et surtout très drole) blog végétarien: "La vitamine B12 ne se trouve QUE dans les produits animaux, mais elle se trouve dans TOUS les produits animaux. Peut-on en déduire que les végétaliennes sont forcément de bons coups? (Hum...)".
12) "Mon médecin généraliste s'y connaît mieux que toi, et il m'a dit que le végétarisme menait à pleins de carences en protéines !"Il y a assez de liens et de bouquins pour démontrer que le végétarisme ne mène à absolument aucune carence en protéines, et qu'il est plus facile qu'on a tendance à le penser d'équilibrer ses plats.
De plus, j'ajouterai que les médecins généralistes, étonnamment, sont très mal (in)formés au domaine de la nutrition ; non parce la médecine moderne conteste le rôle de l'alimentation dans la santé, mais plutôt parce qu'elle ne le considère pas encore assez. Ainsi, il est juste incroyable que les médecins généralistes, à ce jour, n'ont seulement que 2 heures de formation au domaine nutritionnel !
"On est ce qu'on mange." disait Lewis Caroll dans le livre "Alice au pays des merveilles" ; "Que ta nourriture soit ton premier médicament." disait Hippocrate (père de la médecine) ; "A Okinawa, les superseniors disent : "Nuchi gusui", ce qui signifie l'alimentation est la médecine de la vie." selon Pierrat et Denaud dans "Le Programme Okinawa".
13) "J'ai un pote qui a l'air super fatigué, et il est végétarien !"T'as l'air d'un con, et t'es bien omnivore pourtant ! (Ceci n'est pas une attaque aux omnivores, mais plutôt la preuve que n'importe quel fait, aussi bien alimentaire qu'ayant rapport aux loisirs, n'est pas forcément lié à un état négatif de santé ou à un défaut: tout végétarien peut tomber malade sans que ce ne soit dû à son régime alimentaire !)
J'ai essayé d'explorer au maximum cette dimension du végétarisme. Si je voulais aller encore plus loin, je pourrai aussi aborder le végétalisme et le veganisme (qui, pour moi, est un idéal de vie que je mettrai, je pense, un certain temps à atteindre, à cause du lait de vache et des oeufs présents dans beaucoup d'aliments où l'on pourrait mettre bien d'autres sortes d'aliments pour les remplacer (par exemple, il existe pleins de laits différents comme le lait de soja, le lait d'épeautre, le lait de riz, le lait d'amande, le lait d'avoine, le lait de noisettes, ainsi que pleins d'autres encore)). Mais disons que je pense qu'un tel article (long quand même !) réussira quand même à ouvrir quelques yeux. Je l'espère du moins: je l'ai fait dans ce but. Pour réussir à atteindre ce monde, toujours dangereux mais plus paisible, il faut rassembler le plus de monde. Je me dis que chaque personne qui ne mangera pas de viande sera toujours un pas supplémentaire vers l'abolition de l'exploitation animale (car dans les faits, une personne qui ne mange pas de viande ne sauve pas une vie par repas qui aurait été avec viande, mais à plusieurs, ça fait baisser la demande, et par conséquent, ça produit moins de souffrance et moins de meurtres inutiles), et j'essaye de le faire comprendre avec ce genre d'article. Merci de m'avoir lu jusqu'au bout en tout cas =).
Profitez-en pour passer sur Insolente0veggie à l'occasion, c'est un excellent blog végétarien à l'humour assez incisif qui mérite d'être diffusé plus largement.