[Orthographe & Grammaire] Pimp mon français

Je vais laisser parler la Grammaire méthodique du français : "La règle générale est d'accorder le participe avec le sujet sauf lorsque le pronom réfléchi ne s'analyse manifestement pas comme un complément d'objet direct".

=> "Elles se sont injuriées" (l'une a injurié l'autre)
=> "Elles se sont demandées" (l'une a demandé à l'autre"

On peut "demander quelqu'un" (COD) : "elles se sont (improbablement) demandées en mariage".

Comme vous conviendrez que "elle s'est demandée" a l'air tout à fait faux.

HD: En même temps, on conjugue pas du tout comme l'anglais, je pense pas qu'il faut prendre exemple sur eux, non? ^^'

Avec un s, le sujet fait l'action, le sujet est plusieurs personnes, le sujet est "nous".

... mais c'est peut être la voie passive donc complétement l'inverse

Zim >> Dans le cas de "se demander" le "s" est donc de rigueur au pluriel ? (Car il y a une possibilité de se demander des choses l'un l'autre?)

Mais dans un autre verbre comme "se servir" ? (puisque c'est lui en fait qui me pose problème)

"Nous nous sommes servis d'une râpe à gruyère." (exemple non contractuel)

On s'en est servi ensemble. Mais pas forcément l'un envers l'autre... Est-ce que ça change quelque chose ?

choco-sama a écrit:

HD: En même temps, on conjugue pas du tout comme l'anglais, je pense pas qu'il faut prendre exemple sur eux, non? ^^'

J'ai parlé de l'anglais parce que eux utilisent deux verbes différents pour exprimer des concepts différents (en l'occurrence "demander à quelqu'un" et "se demander").

Alex --> Avec "se servir", c'est complètement différent. Il n'y a aucun sens de "on sert quelqu'un et ce quelqu'un nous sert", du moins on ne l'utilise jamais à cette fin. Du coup on peut mettre le "s".

Nous nous sommes servi d'une râpe à gruyère.. Personnellement (me demandez pas d'explication) je trouve que mettre un S à Servi serait vraiment moche :O

Cela dit, puisqu'on ne sait pas encore "de quoi" on s'est servi, le S semble prendre tout son sens (on dit plus "quoi" mais "qui", me demandez toujours pas d'explication) ... Donc oui, finalement je l'écrirais avec un S mais toujours sans aucune conviction ^^

En tout cas Word veut un "s".

Donc ça m'enlève tout doute là dessus.

Fort logiquement selon la règle que j'ai énoncée : "nous avons servi qui ? nous-même ; de quoi ? d'une râpe à gruyère".
=> "nous nous sommes servis d'une râpe à gruyère".

J'ai écrit "lorsqu'arrive le soir", mais Word me dit de mettre "lorsque arrive", ce que je trouve hautement impropre à toute poésie...
Par contre, "lorsqu' arrive" ne le fait pas réagir, qu'en est-il donc vraiment ?

Lorsqu'arrive.

De même j'écris Qu'oui, de même Baudelaire écrit Entr'ouvert.

Les deux sont corrects, mais l'un (recommandé par Word) cause un déplorable hiatus.

Entièrement d'accord ! Je me posais souvent la question, maintenant je sais que je peux employer le "qu'importe" à tout va :p

Ps: Nouveau truc qui m'énerve: Les gens qui utilisent "n" après "on", au lieu de faire la liaison, exemple -> On n'avait cas. ARGH !

Pourquoi pas "On navet K", tant qu'on y est :'(

Ça dépend, si la phrase est avec négation:

Logiquement on marquera: On n'avait pas assez d'argent.

Après dans un autre sens, cela devient bizarre^^

Après je me trompe peut être... Zim?

KoZzY The Turtle a écrit:

Ps: Nouveau truc qui m'énerve: Les gens qui utilisent "n" après "on", au lieu de faire la liaison, exemple -> On n'avait cas. ARGH !

C'est toi qui fais l'erreur, KoZzY. On écrit "On n'avait qu'à". Comme "on n'avait qu'à déplacer le placard pour avoir plus de place", là le "n'" est indispensable. Au contraire, moi je dis ARGH ! à ceux qui ne le mettent pas...

Moi je dis Argh aux doubles négations par latinophilie étrange ! "Ne pas" pour moi c'est déjà une erreur (peut-être plus à l'heure actuelle), ou alors il y a un sacré nombre d'intox même dans les émissions / livres consacrés à la langue française.

C'est vrai que mon exemple était mauvais (de toutes façons) mais "on n'a pas" ça résulte d'un pléonasme !

Seul Zim pourra me faire changer d'avis ! :vlan:

On n'a pas
On ne possède pas
On ne peut pas

Fréquemment employé dans la langue française!

On ne s'empierge pas

Le "on" n'est pas une négation

Pas le "on" nom de dieu, le "N" !

Et là tu me fais des pléonasmes encore plus gros avec "Ne" suivi de "Pas" !

Je sais que c'est couramment utilisé, mais c'est bien là que c'est triste !

Un peu comme "Qu'est-ce que c'est ?" quel magnifique pléonasme

Je suis désolé mais en france, le "ne" est toujours accompagné du "pas"

Dire: je suis pas malade est une faute ^^'

EDIT: Quand je dis "pas", j'englobe aussi "plus, point, guère etc..."

Non, il l'est depuis quelques générations mais ça n'a pas toujours été le cas (note que j'ai écrit "ça" et non pas "on", donc pas de remarque hein) regarde : On ne peut, on ne devrait... Bon c'est du vieux français d'accord, mais je trouve que c'est plus correct que ce qu'on fait maintenant !

Ps: Je n'ai rien contre l'utilisation de ce pléonasme en 2010, d'ailleurs, "ne pas" l'utiliser serait un peu "grandiloquent" à notre époque ^^ c'est juste le "n" de "on n'y peut rien", par exemple, qui m'agace

EDIT: Maintenant que tu m'y fais penser avec la phrase "je ne suis pas malade", là ça semble avoir un sens... Bizarre...

EDIT: Plus étrange encore, la phrase "être ou ne pas être" ... Je pense pas que ce mec se soit trompé (mdr) lorsqu'il a écrit ça, donc, hum... Il doit y avoir des exceptions Probablement qu'on peut utiliser "ne pas" quand il s'agit du verbe Etre mais pas avec les autres .... ?

ZIIIIIIIIIIIIM !!!!!

J'arrive à la rescousse !

- En latin, une négation suffit. "Non credo" : je ne crois pas.
- En ancien français, ce sont adjoints au non une foule de petits mots renforçant la négation, facultatifs ou obligatoires selon la syntaxe de la phrase : mie (de pain), goutte (d'eau), point (unité spatiale minimale), pas (petit pas pour l'homme) et quelques autres : chaque fois de petites quantités : en gros pour dire : je ne fais pas telle chose, pas même un peu.
- En moyen français les deux éléments sont devenus obligatoires (sauf pour quelques rares verbes comme "pouvoir"), et le "pas" s'est imposé par rapport aux autres (mie, etc.)
- En français moderne, et à l'oral, c'est curieusement le ne qui devient facultatif, alors que lui seul exprimait la négation en latin.

Tu as donc raison, KoZzY, il y a redondance, mais n'utiliser que l'un des deux éléments est perçu aujourd'hui quasi comme une faute de syntaxe, et puis l'un fait trop prétentieux, l'autre trop familier, la redondance étant la norme.

Par contre "Qu'est que c'est" est un pléonasme facilement évitable.
A ce propos, "au jour d'aujourd'hui" est le pire : sachant que "hui" en ancien français a précisément le sens de notre "aujourd'hui".

"Au jour d'aujourd'hui" quelle horreur

Merci pour les infos, Choco à failli me faire douter mais... Juste à temps

Je me suis gouré sur toute la ligne, désolé KoZzY

Au jour d'aujourd'hui, c'est horrible rien qu'au son.

Comme un grand maximum ou plus pire...

Wraithslayer/HD a écrit:

KoZzY The Turtle a écrit:

Ps: Nouveau truc qui m'énerve: Les gens qui utilisent "n" après "on", au lieu de faire la liaison, exemple -> On n'avait cas. ARGH !

C'est toi qui fais l'erreur, KoZzY. On écrit "On n'avait qu'à". Comme "on n'avait qu'à déplacer le placard pour avoir plus de place", là le "n'" est indispensable. Au contraire, moi je dis ARGH ! à ceux qui ne le mettent pas...

J'avais pas fait attention au "qu'à" ^^ En effet, belle grosse faute de ma part !

EDIt: Choco, pas de problème, mais j'ai tout de même attrapé chaud ha ha, j'ai cru que j'allais frapper dans l'écran :p

Citation :

"être ou ne pas être"

C'est de Shakespeare, dans Hamlet. "To be or not to be." A l'époque où il a écrit ça, en français on privilégiait déjà la négation en deux éléments. Mais même sans ça, il aurait utilisé en français le pas, sinon à l'oral le risque serait de comprendre "Être ou naître ?", ce qui serait une question particulièrement absurde. ^^

"on n'y peut rien"

Rien est une negation Ou alors mon prof trop classe en chemise avec son attaché-case avait tord >.<

Fonctionne de la même manière que "je ne peux pas" : ne + quantité négligeable (un rien est très légèrement positif, comme dans "il suffit d'un rien pour que...").

En latin, rien a un son sens plein : "nihil possum" ("rien puis") sur le modèle "non possum" ("ne puis") : c'est un négatif à part entière, n'a pas besoin d'être complété par "non".

T'es une mine d'informations ! Je t'admire :o